L'espace des possibles
L'espace des possibles
Cindy Dumais
Jessy Bilodeau
Jean-Marc E. Roy
Julien Boily
Carl Bouchard
Du 1 ier au 22 avril 2015
Vernissage mercredi 1 ier avril à 17h.
Cindy Dumais
Jessy Bilodeau
Jean-Marc E. Roy
Julien Boily
Carl Bouchard
Du 1 ier au 22 avril 2015
Vernissage mercredi 1 ier avril à 17h.
L’espace des
possibles mène à la rencontre de cinq
artistes de Saguenay pour tenter d’évoquer cet espace, concevoir et
matérialiser ce qui se trouve encore dans ses possibles? Y-a-t-il des mots, des
gestes encore non dits? Les sens
transfigurés, mués, résultants de multiples métissages imposés par la
traversée des supports multiples. Jouer du hasard, provoquer et faire couler
sur les murs blancs le poétique des acteurs? Et encore, si des ailes noircies
par les cendres s’étendaient, s’épanchaient sur ces corps informes, sans
formes, multiformes? Maintenant attentif, j’entends presque le grésillement des
appareils électroniques magnifiés, obsolètes, nostalgiques…
-Née au Lac-Saint-Jean en 1978, Cindy Dumais s’installe au Saguenay après
l’obtention de la maîtrise en arts de l’UQAC en 2004. Membre des Ateliers
Touttout depuis 1999, elle continue ses recherches en arts visuels et en
écriture, qui portent sur la traversée des frontières des représentations, sur
l’expérience de l’intériorité et sa traduction poétique par les mots, la forme
et la matière dans l’espace. Dans ce qu’elle nomme des constellations,
ce sont les relations formelles et conceptuelles qui ont ce pouvoir, celui
d’inventer des corps, d’estomper leurs frontières scripturales, picturales et
sculpturales. Par cela, son travail étudie l’informe, où les figures ne
sont plus limités par un intérieur ou un extérieur, mais où sont montrés des
corps antérieurs, ou ultérieurs, peut-être. Cindy Dumais travaille
actuellement sur le projet Les Convers(at)ions, un projet visuel et
d’écriture, soutenu par le CALQ et par le Centre Sagamie; il sera présenté en
2016. Elle a récemment participé à la Foire d’art contemporain de
St-Lambert en octobre 2014. Elle tient le double rôle d’auteure et
d’éditrice, avec les éditions LaClignotante. Elle enseigne la pratique des arts
au Cégep de Chicoutimi.
-Résidus d’un piochage de l’histoire, des éclats, désormais détachés de leur
contexte référentiel, se manifestent telles des abstractions atmosphériques
minimalistes. La pratique de Jessy Bilodeau est hybride et utilise les outils
et techniques de l’estampe, de la sérigraphie et de la peinture traditionnelle.
Ce métissage permet de travailler sur des supports inusités qui ont un rapport
de tension et de minceur. Le fait historique renait à chaque instant dans nos
mémoires par le texte et l’image. Après le posttraumatisme irrémédiable du
présent, quelle image en reste-t-il?
Jessy Bilodeau a terminé en 2013 une maîtrise en arts à l’Université du
Québec à Chicoutimi et son principal champ d’intérêt est la peinture. Son
travail artistique a été présenté lors d’expositions collectives dans plusieurs
lieux au Saguenay en plus de son implication auprès des centres d’artistes de
la région. L'artiste présente un premier projet solo en 2012 « Fin de siècle »,
à Langage Plus. Une résidence de recherche et de création est en cours pour
l'année 2015 au Centre Sagamie (Alma). Certaines de ses œuvres font
notamment partie de la collection d’œuvres de l’Université du Québec à
Chicoutimi et de la collection Loto Québec.
-Toujours en lien avec une forme directe du cinéma, le travail de
Jean-Marc E.Roy oscille entre documentaire et fiction. Le revirement face aux
situations précaires fait partie prenante de ses œuvres. Amateur avoué du
cinéma-vérité, forme à la fois singulière et empreinte de l’histoire même de
notre 7e art national, il tente d’être un des ardant défenseurs de
la légèreté d’équipe intrinsèque à ce type de cinématographie qui rend sa
souplesse et son unique flexibilité possible et indéniablement intéressante.
Sans vouloir ajouter de fioritures, ses propositions sont souvent à l’image de
l’homme et de son environnement qui lui est si cher. Le but ultime du cinéma
n’est-il pas de partager un moment privilégié? De tendre un miroir aux
spectateurs? Il faut avoir la prétention et la volonté de peindre une fresque :
« C’est en étant le plus particulier qu’on est le plus universel » disait Gide.
Roy tient à pointer sa caméra vers nos racines avec le regard de sa génération;
il est pour lui essentiel de ne pas perdre de vue l’importance quasi
caricaturale qu’occupe la place de la culture populaire canadienne-française.
Il aime jouer avec la banalité du quotidien. Un souhait transparait dans sa
façon procéder; amenant de facto le spectateur à oublier, dans une
certaine mesure, qu’il est, peut-être, confronté à une histoire vraie. Depuis
1999, plusieurs de ses films ont été diffusés et récompensés ici comme
ailleurs. Sa série Pick-up s’est méritée un Prix Gémeaux en 2012
et Cowboy une nomination en 2014. Il a récemment réalisé Bleu
Tonnerre, Puisqu'il le faut et Nevermind avec
lequel il a fait le tour du monde l'an dernier. Roy travaille présentement à
son premier long métrage documentaire. Résidant à Chicoutimi, il possède
également une pratique conjointe avec Philippe David Gagné depuis 2008.
-Julien Boily vit et travaille à Saguenay. Suite
à un baccalauréat interdisciplinaire en art à l’Université du Québec à
Chicoutimi (2005), Julien Boily a entrepris une pratique artistique à la fois
collective et individuelle. Membre du collectif Cédule 40,
qui crée des jardins-installations interactifs dans une esthétique
agro-industrielle, il poursuit individuellement une recherche en peinture, sa
discipline privilégiée. Inspiré par le travail des anciens maîtres de l’âge
d’or de la peinture (XVIIe siècle), il détourne les codes picturaux
de cette époque pour représenter des scènes contemporaines. Il abandonne ainsi,
toute quête d’invention formelle et utilise ce médium pour ces fonctions
initiales de représentation du réel. La peinture participe alors à l’œuvre en tant
qu’élément sémantique en soi au même titre que ce qui est représenté dans ses
tableaux. C’est ainsi que, dans ses dernières propositions picturales il
joue d’ironie en peignant des appareils électroniques éphémères au moyen d’une
technique ayant subie l’épreuve du temps. Cette stratégie lui permet non
seulement d’aborder le concept d’obsolescence programmée, mais aussi, grâce au
caractère nostalgique de ses sujets, de nous confronter à notre propre rapport
aux objets, aux souvenirs qu’ils leur sont rattachés et aux informations qu’ils
peuvent contenir. Ces appareils nous ramènent alors, par analogie, à
l’absurdité de nos modes de consommation et par le fait même, à la manière d’un
memento mori, à notre propre faillibilité.
-Carl Bouchard réside et exerce son travail de création à
Chicoutimi, d’abord à l’atelier l’Oreille Coupée (1989-1997) et
maintenant aux Ateliers d’Artistes TOUTTOUT (co-fondateur). Il est
président et co-fondateur du centre d’artistes Le LOBE (1993). C’est au début des années
90 que Bouchard contribue par son travail à l’essor des pratiques
pluridisciplinaires. À travers les
différents thèmes qu'il explore, il met en évidence des zones troubles et
ambivalentes où les peurs et les limites qu’elles engendrent confrontent le
public à celles-ci. Son travail cherche, par le biais des œuvres, à forcer le
spectateur à revoir leurs perceptions et ébranler quelques habitudes de
réflexion. Il a présenté douze expositions individuelles et cinquante-cinq
expositions collectives au Canada, France, Autriche et Colombie. Il a réalisé
huit projets d’art public et ses œuvres font partie de plusieurs collections
muséales, institutionnelles et privées québécoises. Son travail de création a
été de nombreuses fois soutenu par le CALQ et le CAC. En 2014 le CALQ lui
décerne le prix créateur de l'année
pour la région du Saguenay Lac-st-Jean. Depuis 1998, Bouchard développe une pratique
interdisciplinaire conjointe avec l’artiste Martin Dufrasne. Leurs
photographies, installations et performances ont été présentées dans plus d’une
vingtaine d’expositions et vingtaine d’événements de performance au Canada, en
Europe et en Amérique du Sud.
Les œuvres de Carl
Bouchard ont été rendues possible grâce à une subvention du Conseil des arts et
des lettres du Québec.
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